Suite au décès de Sarah, Avraham s’adresse aux habitants de Canaan, les fils de ‘Heth, pour acquérir un caveau et y enterrer Sarah. Avraham se présente alors comme « étranger et résident ». Cette expression, que Trigano qualifie d’étrange et de paradoxale, nous amènera à réfléchir sur la définition de ces termes en nous appuyant sur le commentaire de Rachi. Afin d’enrichir notre perception du monde actuel, nous étudierons l’interprétation de Or Hahayim qui met l’accent sur la dimension sociale, en soulignant notamment l’obligation pour les habitants d’accorder certains droits à l’étranger. Puis l’étude d’un Midrach sur un verset de Vayikra, suivie d’un commentaire de Levinas, nous fera prendre conscience du fait que les Juifs et les païens ont une perception opposée du monde : le monde, bien établi et éternel, se suffit-il à lui-même, ou est-il intrinsèquement provisoire ? Nous examinerons les implications de ces deux approches dans notre comportement quotidien.
Savoir: Connaître le récit de l’achat de la Méarat Hamakhpéla par Avraham aux fils de ‘Heth ; découvrir l’interprétation de Rachi concernant l’expression « étranger et résident » ; comprendre ce que signifie être un « étranger résident » d’un point de vue social et religieux, à partir d’un commentaire du Or Hahayim ; et découvrir ce que signifie être un « étranger résident » d’un point de vue religieux, à travers l’étude d’un Midrach et d’un commentaire de Levinas.
Identité: Les élèves vont acquérir une conscience juive du provisoire, ce qui signifie ne pas placer une confiance inébranlable dans le monde. Ils traduiront ce principe par des actes concrets dans leur comportement quotidien.
Compétences: Relier la Paracha à des sujets d’actualité / de société ; étude de commentaires classiques (Rachi, Midrach) et contemporains (Lévinas) portant sur la condition d’un étranger résident ; en déduire les implications pratiques dans la vie d’un Juif.
Introduction :
1) Lire les versets de Berechit (chap. 23, 3-4) concernant la manière dont Avraham se présente aux fils de ‘Heth. Définir la formule paradoxale « étranger et résident ». Tout d’abord, demander aux élèves ce que signifie pour eux être un « étranger », un « résident », ou encore les deux à la fois. Noter au tableau les différentes propositions, puis analyser ces deux termes en s’appuyant sur les approches de Shmuel Trigano et de Rachi. Interroger les élèves sur leurs sentiments personnels en leur posant les questions suivantes : que signifie être résident, étranger, ou encore les deux à la fois ? Quel est votre sentiment, en France, en tant que citoyens juifs et français ? Vous sentez-vous acceptés / rejetés ? Accorderiez-vous des droits à l’étranger ? Si oui, lesquels ?
Déroulement :
2) Répartir les élèves en binômes (application de la méthode ‘havrouta). Les élèves étudieront le commentaire du Or Hahayim qui prend en compte la dimension sociale de la notion « d’étranger et résident ». Puis, répondre avec toute la classe à la question figurant en page 3.
3) Faire de même pour la dimension religieuse de la notion « d’étranger et résident » : une fois que chaque binôme d’élèves a étudié le Midrach et le commentaire de Lévinas (p. 3-4), répondre avec toute la classe aux questions figurant en page 4. Mettre l’accent sur ce qui différencie un Juif d’un païen au niveau de leur conception du monde, et sur ce que cela implique concrètement dans la vie de tous les jours.
4) En guise de conclusion, poser aux élèves la question suivante : « Les termes « étranger » et « résident » prennent-ils un nouveau sens après avoir étudié ce cours ? Comparez votre réponse avec les définitions que vous avez données au début de la leçon. »
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