Le rimon porte deux noms de propriétaires : M. LEVY et Salomon Emile Léon, assortis des dates 5593 = 1833 attestant d’un transfert de propriété. Salomon Emile (Bayonne, 1801-1876) troisième fils d’Abraham Léon dirige la maison de Bayonne. Lorsque, en 1846, est crée le « Consistoire Israélite de Saint-Esprit », les Bayonne ou des Landes, Salomon Emile y est associé. Il a épousé Esther Aimée Lévy-Recio. Les circonstances dans lesquelles un membre de la famille Léon a pu apporter ces pièces à Toulouse demeurent encore inconnues. L’usage chez les juifs dits portugais était d’apporter les ornements en dépôt à la synagogue mais d’en demeurer, sauf acte contraire, propriétaire, ainsi qu’en attestent les précieux documents d’inventaires des premières synagogues amstellodamoises. On peut, de la sorte, suivre l’itinéraire des personnes au gré des objets qu’ils apportent à une synagogue puis à une autre en raison d’un déménagement.L’histoire de la famille Léon est bien documentée dans l’ouvrage de Jean Cavignac. Dictionnaire du judaïsme bordelais aux XVIIIe et XIXe siècles (A. D. de la Gironde, 1987). Le nom qui figure sur les hampes des rimmonim est celui de David Auguste Léon, (Bordeaux, 1809- ?) sixième enfant du négociant Abraham Léon l’Aîné (Bayonne, 1764 – Bordeaux, 1836) et de Rebecca-Rosalie Lopes-Dubec (1779-1835), fille du négociant Salomon Lopes-Dubec qui joua un rôle de premier rang dans l’obtention, les 27 et 28 janvier 1790, à la veille de la dissolution de l’Assemblée Nationale, de la loi reconnaissant que : « Tous les juifs connus en France sous le nom de juifs portugais, espagnols, avignonnais, continueront de jouir des droits de citoyens actifs dont ils avaient joui jusqu’à présent. ».Abraham Léon exerça d’abord une activité de négociant à Saint-Esprit-les-Bayonne avant de s’installer à Bordeaux en 1804 où il fonda, avec son frère Isaac (demeuré à Bayonne), la maison de commerce « A. Léon aîné et frère » puis « Léon frères » dont les relations commerciales s’étendirent au Mexique, aux Antilles, aux mers du Sud et à l’Inde. Les trois fils d’Abraham l’Aîné, Jacob-Alfred, Salomon-Émile et David-Auguste l’aideront et lui succèderont à la tête de la société. En 1859, la firme compte deux maisons (établies à Bordeaux, Bayonne) et une agence à Saint-Sébastien.